Le mot Katchina vient probablement de Katchi, qui signifie « vie, âme ou souffle vital » et de Na, qui veut dire « Père », dans la langue des Hopil. Les Katchinas sont donc les Pères de la Vie.
Ce culte est répandu parmi toutes les tribus d'Indiens pueblos, à l'exception de ceux qui vivent à Taos. Les Katchinas sont très nombreux et ils ne sont pas exactement les mêmes dans les diverses tribus. Mais ils sont toujours conçus comme des êtres doués de pouvoirs surnaturels qu'on personnifie au cours de certaines cérémonies par des danseurs revêtus de masques. Il y a certains Katchinas qui sont communs à plusieurs tribus, avec quelques variantes dans les noms, les masques et les attributs. Il y a eu manifestement, entre les divers groupes d'Indiens pueblos, de nombreux échanges culturels. Les Zunis ont emprunté à leurs voisins certaines divinités masquées, et ils leur en ont donné d'autres
On a recensé plus de deux cent cinquante Katchinas représentés dans le panthéon des Hopis. Malheureusement, il est difficile de dresser une liste complète des correspondances entre les Katchinas de tous les Indiens pueblos, Mais il est certain que le culte katchina, malgré la diversité des dieux, présente certains caractères invariables parmi toutes les tribus pueblos.
L'impression dominante des cérémonies Shalako ou « vierge du mais » est celle de l'étrangeté. On se demande comment les Zunis, et les Indiens pueblos en général, ont eu l'idée de donner à leurs dieux ces masques extraordinaires qui ne ressemblent à rien puisqu’à part quelques exceptions, ils ne représentent ni des êtres humains, ni des animaux. Ils ne visent pas non plus à inspirer un sentiment d'horreur ou d'épouvante. La plupart (hormis les Koyemshis ou clowns sacrés), sont d'une conception abstraite, ne sont pas représentatifs et suggèrent non pas l'horrible mais plutôt la beauté ou tout au moins cette certaine forme de beauté conforme aux goûts des Indiens.
Ce qui est essentiel dans leur représentation symbolique du « sacré », c’est le choix d'une figuration qui est à la fois différente du genre humain et apparentée à lui, suggérant à la fois la transcendance et la participation. « unique apparition d’un lointain,si proche soit il » dirait W.Benjamin.
Le culte katchina devient compréhensible et peut prendre place dans une explication générale du phénomène symbolique, si l'on suppose que, chez les indiens ,(comme dans nos cultures) les représentations du sacré servent à fournir des symboles permettant de mettre en rapport la condition humaine avec ce qui la dépasse. Personne ne peut se résoudre à accepter le monde tel qu'il est donné. Tout ce qui échappe a la condition humaine et à ses règles, tout ce qui est insolite, extraordinaire, est senti comme dangereux et angoissant : c'est une menace à l'équilibre de la vie sociale régie par des règles et c'est en même temps dans des sociétés traditionnelles la source des pouvoirs magiques. L'homme qui y viole une règle importante, devient dangereux, tabou. On le fuit, mais, en même temps, on le considère comme un sorcier. En s'évadant des limites de la condition humaine normale, il a accès à la puissance de l'inconditionné. « La religion primitive pourrait donc avoir pour fonction de réaliser une synthèse ou un compromis entre le conditionné et l'inconditionné, afin de rendre la puissance surnaturelle compatible avec la condition humaine. Entre le système des tabous qui préserve la condition humaine de l'angoisse en la déterminant par desrègles et, d'autre part, la magie qui viole les tabous pour acquérir dans l'angoisse la puissance numineuse, la religion représente une tentative pour établir une participation entre le monde des règles et la puissance transcendante. Le sacré, c'est le pouvoir magique délivré de l'impureté, c'est ce qui donne aux règles un fondement hors des règles. »j.cazeneuve, les indiens zunis.
S'il en est ainsi, le sacré trouve tout naturellement son expression symbolique dans des représentations à la fois humaines et non humaines .Le symbolisme élabore une synthèse entre la condition humaine et l'inconditionné, entre l’immanent et le transcendant .Les Katchinas sont considérés comme étant des êtres qui habitent dans le séjour des morts ; ils sont plus ou moins clairement identifiés avec les ancêtres. Mais ils portent des masques extraordinaires parce qu'ils doivent être représentés comme différents de l'humanité. Bien mieux que des figures animales, les visages géométriques des Katchinas expriment le sentiment du « tout autre », du sacré en tant qu'il transcende la condition humaine, tandis que leur relation avec les ancêtres rend, par eux, le sacré susceptible d'une communication avec l'humanité. Les Katchinas sont en somme l'image de l'humanité ou plutôt l'archétype de la condition humaine sur le plan du surnaturel, du surhumain par le jeu de la figuration abstraite. La transcendance est ici exprimée par l'art.
Dans une des sources de notre culture, les Grecs s’engagèrent dans une voie, également esthétique,(et philosophique)de la fabulation, lors qu’ils abandonnèrent leurs animaux totémiques pour des divinités anthropomorphes, lorsque la chouette fut remplacée par la déesse à la chouette, Athéna, lorsque le loup, devenu dieu-loup (Lykeios) fut annexé par Apollon, lorsque la farouche Artémis prit la place de la déesse-ourse. Cet exercice esthétique et philosophique leur permit de considérer leurs dieux comme surhumains tout en leur donnant des visages d'hommes et de femmes mais qui exprimaient une beauté idéale. Pour que les Katchinas pussent exprimer le sacré qui transcende la condition humaine et lui sert de fondement, les pueblos eurent recours à une forme de fabulation originale inverse de notre tradition esthétique classique ,du point de vue artistique.
Ils donnèrent à leurs divinités des visages purement conventionnels faits de combinaisons de couleurs, de dessins géométriques et d'ornements divers. Et, d'autre part, ils les personnifièrent dans les cérémonies et rituels par des hommes porteurs de masques. Là, où la statuaire grecque représentait le dieu, en s’élevant de « l’individualité à l’idée », par un dépassement de l’apparence sensible, le culte katchina peut se caractériser non pas seulement par l'usage de masques à dessins abstraits, mais aussi par la croyance en une relation particulière entre l'individu et le masque qu'il porte. Le mythe qui explique comment les dieux sont présents en esprit dans les masques donne la clef de leur signification. Les hommes qui les portent ne sont plus de simples hommes. Ils sont eux-mêmes un lien entre le monde terrestre et le sacré. En particulier, ceux qui sont désignés pour jouer un rôle pendant les fêtes Shalako ont des devoirs spéciaux qui leur incombent du fait qu'ils doivent personnifier les dieux. Il faut qu'ils se préparent à ce rôle pendant presque une année. A ce titre, ils sont à comparer aux personnes qui, chez les Aztèques du Mexique, devaient personnifier Tezcatlipoca dans une cérémonie où ils étaient immolés comme étant le dieu lui-même.
On appelle dieux les Katchinas eux-mêmes par abus de langage Ils sont plutôt des intermédiaires entre Awonawi-lona, le Soleil-Père, le principe et les hommes. En période de crise et de détresse, les peuples éprouvent le besoin d'avoir des êtres sacrés moins éloignés d'eux que les dieux transcendants. En ce qui concerne les Indiens pueblos, la sécheresse fut une des causes déterminantes de la naissance d'une religion nouvelle. Les Katchinas furent ainsi conçus comme des sortes de héros pouvant intercéder auprès des puissances divines inaccessibles aux hommes. C'est pour cela que leur personnification au moyen de masques est un élément essentiel de leur culte : ils sont des moyens d'action sur le sacré ; ils sont des instruments que manipulent les hommes. .le dieu-Soleil, qui manifestait plutôt la transcendance, n’est pas abandonné, mais ses serviteurs masqués sont plus proches des hommes
Le culte katchina, outre qu'il apportait aux Zunis plus de réconfort par la présence visible de ses héros, convient tout particulièrement parce qu'il permet des inventions et donne libre cours à la fonction fabulatrice. Aujourd'hui encore, on crée de nouveaux Katchinas, on compose des masques inédits.
Le caractère abstrait des dessins des masques correspond à la tendance symboliste qui est un des traits remarquables l’esthétique des Indiens de l'ouest... Dans un visage humain, les lignes générales sont toujours les mêmes. Mais dans un visage entièrement composé avec des lignes, des dessins, des couleurs, tout peut prendre une signification. Les masques Katchinas sont des visages qu'on invente pour incarner des pensées. Ils sont comme des livres qu'on peut lire. Les détails et accessoires d’un masque expriment des concepts. La corne bleue signifiera que le chef du Conseil des dieux apporte une longue vie pour les hommes de bonne volonté. L'œil droit est petit pour que les sorciers aient la vie courte. Toutes les couleurs sont en rapport avec des directions rituelles auxquelles sont rattachées différentes idées. Les plumes signifient ou suivant leur provenance. Les plumes d'aigle conviennent ainsi aux chefs. Dans les dessins qui ornent les masques, chaque ligne symbolise :un zigzag représente l'éclair.,un croissant est l'image de la lune. S'il est tracé les cornes en bas, il annonce la pluie. Bref, les visages des dieux katchinas racontent une histoire et expriment des vœux.
Le dessin des masques est déterminé par deux soucis : celui de traduire certaines idées par des symboles et celui de réaliser un certain effet esthétique. L'étrangeté ne vise cependant pas à l'horrible ; on a souvent dit que la culture, zuni, religion et art, était apollinienne pour reprendre la terminologie de Nietzsche. Leur religion est paisible, sereine. Les mœurs, en général, réprouvent les excès et leur code de politesse exige la maîtrise de soi. Ils n’ont pas du tout recours aux procédés que beaucoup d'autres Indiens emploient pour obtenir des visions extatiques comme les transes mystiques.
« Sous un ciel immense, bleu lavande, une foule d'hommes enveloppés dans des couvertures noires, un bandeau blanc autour de la tête, est apparue à l'horizon de l'ouest. Tandis qu'ils approchaient, je pouvais distinguer le chef de la société des danseurs masqués, son prêtre guerrier, et le chef de la société du Coyote ; derrière venaient quarante kokkokshis (bons katchinas), les dix Koyemshis, ou Tête-de-Boue, et des douzaines de pèlerins.
Très mal à l'aise, je suis ressortie subrepticement pour aller m'appuyer contre le mur de pierres. J'ai observé les dix Tête-de-Boue à l'allure ridicule, clowns néanmoins sacrés, voire dangereux. Ces êtres couleur de brique séchée au soleil avaient des masques de coton ajustés, aux yeux à l'envers et à la bouche en forme de doughnu(beignet) exprimant à la fois un étonnement permanent et une faim vorace. Des oreilles, des antennes et des parties génitales [bourrées de coton filé à la main, de graines et de poussière d'empreintes humaines] saillaient de leurs têtes. Sans nez ni cheveux, ils avaient le corps recouvert d'une peinture brun-orange grumeleuse, portaient des ornements d'oreilles en plumes, des écharpes enroulées autour du cou, des pagnes en laine et des robes de
taillées dans des couvertures qui dissimulaient leur pénis attaché vers le bas.(…)
« J'ai entendu le bruit sourd des pieds nus que l'on traînait, des sabots de chèvre qui s'entrechoquaient avec des carapaces de tortue, des colliers d'ormeaux qui cliquetaientLe chef et le porte-parole des katchinas, balançant à bout de bras des calebasses enfermées dans des filets et remplies d'eau sacrée, ont entraîné la troupe de danseurs — masques en bois de couleur turquoise, yeux fendus, longues barbes noires en crins de cheval, éclairs en zigzag zébrant leurs épaules enduites d'argile rosé — sur la place en terre battue.
Groupés derrière les masques, venaient des douzaines de pèlerins avec leurs pantalons blancs, leurs chemises blanches, leurs bandeaux blancs, de la peinture blanche serpentant sur leur nez et tombant en gouttes sur leurs joues. Leurs sacs à dos gonflés grouillaient de tortues. Des poignées de massettes étaient coincées dans leurs ceintures en cuir noir. Le bruit des pieds nus martelant le sol, le grincement des ergots sur les carapaces de tortue, le tremblement des calebasses peintes, le grondement plaintif des rhombes ont cédé la place à un chant :
Aa-ha ee-he aa-ha ee-he
hiya élu [joie] naya élu [joie] c'est notre fête
« Oh, voici notre jour heureux
Montrez-vous avec votre pluie »,
dit le Prêtre du Nord à ses jeunes sœurs.
« Oh, voici notre jour heureux
Montrez-vous avec votre pluie »,
dit le Prêtre du Nord à ses jeunes sœurs.
ohoho élu [joie] ohoho élu [joie] he'ahi
ohoho élu [joie] ohoho élu [joie] he'ahi
« Oh, voici notre jour heureux
Montrez-vous avec votre pluie »,
dit le Prêtre du Nord à ses jeunes sœurs.
« Oh, voici notre jour heureux
Montrez-vous avec votre pluie »,
dit le Prêtre du Nord à ses jeunes sœurs.
Hiya hiya [surprise surprise] lii-lhamm [ici-mm]
ohoho élu [joie] ohoho élu [joie] he'ahi
ohoho élu [joie] ohoho élu [joie] he'ahi
ahahaha i-i-i-hihi [surprise] hiya [surprise]
BARBARA TEDLOCK RITUELS ET POUVOIRS AVEC LES INDIENS ZUNIS plon.
Dans le culte officiel, les Koyemshis(clowns sacrés) occupent pourtant une place à part et font contraste avec les autres Katchinas. On ne peut pas les ignorer, car leur rôle est primordial. Leurs masques sont très particuliers : ils sont représentatifs et ils sont laids. Leur attitude, également, est en contradiction avec l'idéal de mesure et de sérénité qui semble être celui des Zunis .les Koyemshis, malgré le mythe qui les présente comme sexuellement impuissants, ont un caractère nettement phallique. Le thème général de leurs plaisanteries et leur association avec certaines cérémonies de féconditéen est la preuve. De même aussi les pouvoirs magiques qu'on leur attribue. Surtout, les Koyemshis, tout, peuvent se permettre tout ce qui est contraire aux règles habituelles, et se moquer de n'importe quoi, même de ce qui est sacré.
La présence des clowns dans les cérémonies rituelles peut être observée dans de nombreuses tribus. Chez les Navaho, l'équipe des danseurs Yebitchai comporte traditionnellement un clown qui danse avec les autres mais à contre-temps, qui se moque de tout par sa mimique et qui fait rire les spectateurs au cours de la cérémonie très sérieuse qui a pour but la guérison d'un malade. Les Indiens pueblos ont presque tous des clowns. Chez ceux de l'ouest ce sont les Koshares, qui ne portent pas de masques mais se peignent le visage. Ils sont considérés comme une incarnation des esprits des ancêtres, et, pour cette raison, leur corps est peint souvent de raies blanches et noires qui leur donnent plus ou moins l'apparence de squelettes. Il y a aussi, chez certains Pueblos, des clowns représentant une tradition probablement assez récente, qui s'habillent comme les Blancs, mais portent un masque. On les appelle les abuelos, d'un mot espagnol signifiant grands parents
Les Koyemshis, par ailleurs, ne sont pas de simples clowns. S'il leur arrive de se moquer des Blancs, de la religion catholique comme aussi de leurs compatriotes, cela n'est pas leur seule raison d'être. Et, si leurs masques ne sont pas un de leurs attributs essentiels, en tant qu'ils sont des clowns comme les Koshares, par contre, en tant que personnifications d'êtres divins, ils ont leur place dans le culte katchina parce qu'ils sont masqués. A la fin des cérémonies ,les Koyemshis déclarent qu'ils n'ont pas cessé de prier pour le peuple. Lorsque enfin ils ôtent leurs masques, ils disent, en s adressant aux dieux qu'ils viennent de personnifier : « Mon père, nous avons terminé notre tâche qui était de veiller au bonheur de notre peuple ». Dans une sorte de mélange des genres les Koyemshis représentent à la fois le sérieux et le risible, le beau et le laid, le sacré et le profane, le respect et l'irrespect, la licence et la moralité.
Leur mythologie éclaire leur caractère. Les Koyemshis sont le produit d'un inceste.
Les études sociologiques de Caillois ont montré que, dans la mythologie des Grecs et des Romains comme dans celle des peuples traditionnels , on trouve souvent des héros, des demi-dieux, qui ont manifestement pour fonction d'assumer une culpabilité collective en violant des tabous. Le héros est justifié par la « lumière spéciale » du mythe. Ainsi, les Koyemshis pourraient représenter non pas la tendance à commettre une certaine forme particulière d'inceste, mais le besoin de sanctifier d'une manière générale la transgression des tabous en la projetant sur le plan mythique. Le personnage divin, parce qu'il est sacré, est au-dessus des règles.(c’etait le cas du pharaon dans l’Egypte antique)JEANCAZEUNEUVE
Il n'y a donc pas une contradiction entre le caractère religieux des Koyemshis et leur opposition à la règle commune. Bien au contraire, ils symbolisent la synthèse entre la condition humaine normale et ce qui lui échappe.. D'autre part, t on a souvent insisté sur l'importance
du « héros malheureux » dans les mythologies. Le principe de cette fabulation est la croyance en un équilibre entre les fautes et les malheurs. Les Koyemshis sont laids en vertu de ce « principe de compensation ». Ils constituent donc une illustration des thèmes les plus généralement répandus dans le monde primitif. Ils sont un symbole de la puissance sacrée en tant qu'elle transcende les règles en même temps qu'elle les fonde. D'où leur aspect magique et inquiétant. On les redoute parce que celui qui viole les tabous acquiert par là même la puissance magique. « ils font ainsi la transition entre la magie et la religion » ; En tant que héros mythiques, ils continuent de participer à la condition humaine, et ils peuvent prier pour le peuple. Tout leur est permis cependant, et ils peuvent se moquer même des choses sacrées parce qu'ils sont au-dessus des règles. Ils constituent donc pour la tribu un moyen de donner une satisfaction symbolique aux tendances anti-sociales. Les Zunis, précisément parce qu'ils sont un peuple où la règle prédomine ,avaient besoin de cette soupape de sûreté. Les Koyemshis représentent ce que Caillois nomme le « Sacré de transgression ». Ils rachètent l'humanité et payent leur faute par la laideur du masque, symbole du malheur, aux yeux d'un peuple particulièrement attaché aux valeurs esthétiques.
« On redoute ces réprouvés et on les aime. Toute leur attitude est marquée par l'ambivalence. Si elle est contradictoire, c'est dans la mesure
où l'idéal religieux est fondé sur une synthèse entre des valeurs opposées.
Ainsi, par la présence des Koyemshis dans leur panthéon katchina, les Zunis ont une religion qui exprime presque parfaitement leur psychologie et en constitue l'archétype sur le plan sacré. C'est sans doute là une des principales raisons de la persistance remarquable de leurs institutions religieuses. En dépit des efforts des prêtres espagnols et malgré leur propre modernisation, les Zunis continuent de célébrer les mêmes rites que leurs lointains ancêtres. »
Au milieu des chants de la société katchina celui des Tête-de-Boue se fait entendre, paradoxalement plus doux :
« Nous émergeons du quatrième monde intérieur. Portant nos petits-enfants nous émergeons.
Sur mon dos
regardant dans les six directions sacrées
se tient mon pauvre petit-fils.
Vite
appelle la pluie pauvre petit-fils que je porte. »
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