« Le paganisme, donc, c'est d'abord tout le contraire du christianisme ; et c'est bien là ce qui fait sa force dérangeante, peut-être sa pérennité. Sur trois points au moins il se distingue radicalement, dans ses diverses modalités, du christianisme dans ses diverses versions. Il n'est jamais dualiste et n'oppose ni l'esprit au corps ni la foi au savoir. Il ne constitue pas la morale en principe extérieur aux rapports de force et de sens que traduisent les aléas de la vie individuelle et sociale. Il postule une continuité entre ordre biologique et ordre social qui d'une part relativise l'opposition de la vie individuelle à la collectivité dans laquelle elle s'inscrit, d'autre part tend à faire de tout problème individuel ou social un problème de lecture : il postule que tous les événements font signe et tous les signes sens. Le salut, la transcendance et le mystère lui sont essentiellement étrangers. » Marc auge. esprit du paganisme folio. Essais
Ethnie du Sud-Ouest nigérian, les Yoruba, qui sont au nombre de 20 millions environ (22 % de la population nigériane), occupent une situation prédominante dans la région située entre la côte des Esclaves et le fleuve Niger . Ils occupent également des zones au Bénin (500 000) et au Togo, dernier effet des razzias esclavagistes pendant la traite. Depuis le XVe siècle, ils ont constitué une grande partie sinon la majorité des esclaves importés en Amérique du Sud (Brésil), aux Caraïbes et à Cuba.
Ils possédaient une forte organisation familiale et un appareil politique important. Les familles étaient rassemblées au sein de patrilignages travaillant une même terre inaliénable. À la tête de chaque cité se trouvait un oba, personnage sacré ne sortant de son palais que voilé. Symboliquement au-dessus des contingences biologiques, il était censé ne pas manger, ne pas boire, ne pas mourir. Il assumait tous les pouvoirs, assisté d'un Conseil d'État composé de chefs de lignages et de représentants des différentes professions. La religion yoruba comportait un panthéon imposant de quatre cents orishas, ancêtres des lignages ou esprits des forces de la nature. Elle continue d'exister, malgré la constante progression de l'islam, introduit par les Peul à la fin du XVIIIe siècle et qui l'emporte sur le christianisme, car il autorise la polygamie et dérange moins l'ordre social traditionnel.
Le terme vodu ou vodun, désigne au Dahomey (Bénin) et au Togo les « dieux » ou puissances invisibles(ce sont plus des « puissances » que des personnes) que les hommes essaient de se concilier, individuellement ou collectivement..Ils sont rassemblés dans un panthéon qui n'est pas sans évoquer à plusieurs égards celui de l'Antiquité grecque : par les fonctions exercées et les puissances représentées, d'une part (Hevieso est le « dieu » du Ciel et de la Foudre ; Sapata celui de la Terre ; Legba remplit toutes les fonctions et les rôles parfois contradictoires d'Hermès)
Il est bien difficile écrit pierre verger de définir en peu de mots ce qu'est le culte rendu aux Orishas et Vodouns.
En Afrique l'Orisha ou le Vodoun est une force de la nature, une chose d'aspect surnaturel, un phénomène puissant qui a été établi, par les soins d'un être humain en un lieu déterminé. Un pacte d'alliance et d'interdépendance est fait entre cette force et cet homme qui devient le premier Alashè (chez les Nagos-Youroubas) ou Vodounon (chez les Fons).pierre fatima verger : dieux d’afrique
L’alliance est matérialisée par un signe, un objet témoin, pierre de foudre (hache néolithique) s'il s'agit du tonnerre, galet de rivière (s'il s'agit d'une divinité des eaux). La divination par Ifa confirme cette indication et fait savoir s'il s'agit d'une divinité se rattachant à un temple déjà établi ou s'il faut en ériger un nouveau.
Le premier Alashè s'étant lui-même lié avec la force dont il forme le complément, devient en général un Orisha. C'est le culte de cet ancêtre divinisé qui est établi par ses descendants. Il sert d'intermédiaire entre les vivants et la force. Au cours des cérémonies, des louanges sont prononcées et des danses exécutées. Elles réactualisent et miment les passions, les guerres, les hauts faits de cet ancêtre mythique. C'est par l'exécution même de ces actes rituels que les initiés donnent aux puissances ancestrales supérieures la preuve de leur affiliation et de leur volonté de maintenir la liaison. En réponse à ces appels celles-ci, en signe d'acceptation, prennent possession de leurs descendants. Ces rituels « mots de passe » que les Yoroubas appellent Oriki touchent un point important des religions et de l'organisation familiale .
Les actes rituels, salutations, noms, devises, louanges spéciales d'une famille ou d'une divinité, sont, à la fois des sortes de « chansons de geste » et d'arbres généalogiques où sont évoqués des faits en relation avec la famille ou avec la divinité. La récitation d'un Oriki permet au membre de la famille, éloigné et perdu de vue depuis plusieurs générations de se faire reconnaître et de donner la preuve de sa parenté : c'est toute l'histoire de la famille depuis ses origines avec tous les incidents qui l'ont marquée
On mesure ici l’importance du culte des ancêtres : ancêtres mythiques, dispensateurs des éléments de culture, organisateurs des institutions sociales. Se rattachant à un culte encore plus répandu, celui des morts, celui des ancêtres a pour objet de faire du trépassé (et, souvent, de l'ensemble des trépassés) l'intercesseur (ou les intercesseurs) des vivants auprès de la divinité et de rapprocher les uns et les autres comme si la mort n'avait pas causé la moindre brisure. Une des caractéristiques les plus intéressantes du culte des ancêtres tient souvent aux liens d'identification et de solidarité que les vivants établissent avec ceux-ci sur le mode de la plus intime dépendance..
je vais par les sentiers
par les sentiers et sur les routes,
Et lorsque j'approche les méchants,
les Hommes au cœur noir,
Devant moi s'avancent les Souffles des Aïeux. birigo diop
Pour les vaudouistes, il n'y a pas de séparation stricte entre la Vie et la Mort, entre le Ciel et la Terre. Quand un homme meurt, dans un accident de la circulation par exemple, un prêtre vaudou procède à une cérémonie pour «rassembler» l’âme éparse du défunt et lui montrer la voie vers Koutomé, le royaume des Morts. Sinon la victime ne trouverait pas la paix et viendrait la nuit hanter les lieux où elle a vécu en poussant d'horribles cris. Et il y aurait toujours des accidents là où elle est morte.
Parfois traduit par os ou squelette(traduction que conteste pierre verger) le terme egungun (singulier egoun ou egun)est employé par le peuple yoruba du Nigeria et du Bénin pour évoquer les ancêtres. Pour les Yoruba, les esprits qui habitent kutome, l'autre monde, doivent être régulièrement rappelés sur terre pour rétablir l'équilibre cosmique menacé par les transgressions humaines. Ce rituel du retour se déroule chaque année entre juin et novembre et dure un mois. Les esprits dotés d'un immense savoir et d'une très grande puissance, sont invoqués pour aider et conseiller les vivants. Très dangereux, ces esprits pénètrent alors le corps des membres de la société secrète egungun. Les initiés sont les seuls à pouvoir entrer dans leurs temples et toucher les masques. Le rituel s'achève par un spectacle public .
Les egungun portent des costumes confectionnés dans de somptueuses étoffes et leurs têtes sont dissimulées sous des masques. il existe différents types de masques qui ont chacun un comportement caractéristique .A la virtuosité de la danse de certains types de masques répondent le calme et la majesté d’autres, qui sont souvent les ancêtres les plus respectables d’un lignage.C’est le cas par exemple des majestueux abèbènon, « ceux qui ont un couvre-chef ombreux » (ainsi désignés en raison de la forme carrée de leur couvre-chef) dont le costume est invariablement coûteux et la danse posée, mais aussi des agbannon « ceux qui ont une charge » (un glaive) et qui sont plus turbulents.
Après une nuit de veille dans la forêt, les masques appelés par les tambours se rassemblent sur la place du village où ils exécutent des danses tourbillonnantes. Ils chantent en dialecte yorouba et donnent des conseils aux spectateurs, par exemple en ce qui concerne les problèmes d'héritage. Les danseurs en transe étant eux-mêmes vaudou, les hommes sont obligés de respecter leur conseil et leur jugement, et ne pas le faire peut entraîner des peines sévères que les Egungoun se chargent également d'infliger.
Lorsqu'ils ont des messages à communiquer, les masques s'expriment d'une voix gutturale ou très aiguë, imitant les voix supposées des morts. Le dernier jour du festival, ils se rassemblent dans l'enceinte du chef du village, qui prie pour l'année à venir. Lorsque les esprits sont rentrés les fermiers peuvent s'occuper de leurs cultures et déposer des offrandes de gratitude aux autels egungun et aux temples des dieux yoruba.
« Les morts se manifestent, chez les Yoroubas, à leurs descendants par 'intermédiaire d'une entité appelée égoun. C'est l'esprit des morts qui revient sur terre sous de beaux pagnes décorés d'applications d'étoffe découpée, brodés et ornementés de coquillages et de paillettes
Des sociétés strictement réservées aux hommes se sont constituées autour d'Égoun le revenant ; ce sont elles qui évoquent les morts, les appellent et prennent soin d'eux sur terre. Égoun sert d'intermédiaire avec les âmes de l'au-delà. Il apparaît auprès de certaines familles quelques jours après la mort d'un de ses membres, ou au cours des cérémonies faites pour honorer leur mémoire ; il vient aussi apporter la bénédiction des ancêtres aux mariages de leurs descendants. Des offrandes de nourritures, de boissons et d'argent lui sont faites lors de ses apparitions.
égoun parle d'une voix rauque et profonde ; il danse volontiers de préférence au son des tambours Bâta(considérés comme « divins ») ou, à leur défaut, des tambours Ogbon(du nom du « dieu » de la foudre). Le contact de son pagne peut être fatal aux vivants, aussi les mariwos, membres de la société secrète les accompagnent-ils toujours, munis de grandes baguettes (Ishan) pour écarter les imprudents. Le vent soulevé par ses pagnes, lorsqu'il danse en tourbillonnant, est au contraire bénéfique. Lorsqu'il a bien chanté et dansé, égoun, le revenant, s'assied et se repose comme à l'époque où il était vivant.
égoun ne se manifeste au Brésil que chez les descendants des Yoroubas restés très fidèles aux traditions africaines et qui savent encore le traiter et l'appeler dans les formes requises ». Pierre verger dieux d’afrique
Les yoruba ont l’obsession des beaux tissus ,aussi le rituel est il un spectacle d’une grande magnificence : Souvent les tenues sont réalisées dans du velours rehaussé avec des paillettes ; elles sont décorées par divers motifs : animaux (oiseau, éléphant…), étoile, soleil, lune… Ces motifs peuvent être le fait de la recherche d’une esthétique ou la représentation d’un symbolisme clanique.
Les magnifiques costumes scintillants des masques illustrent la richesse et le statut social de leurs porteurs. la société egungun consacre donc des sommes considérables à l'achat de tissus somptueux. Métaphore visuelle, les vêtements jouent un rôle très important dans la culture yoruba. Les tissages, motifs et textures les plus « exotiques » signifient force et prestige. La nudité, autrement dit l'absence de vêtement, est associée à l'enfance, à la démence ou, pis, à l'incapacité d'assumer des responsabilités sociales. C'est sur ces tissus raffinés que repose la transformation des porteurs de masques en porte-parole des esprits. En enfermant le « citoyen du ciel » - dans une « cage » de tissus, le pouvoir ancestral est simultanément caché et révélé au monde des vivants.: Emportés par une danse effrénée, les panneaux du costume s'envolent, faisant disparaître le masque dans un tourbillon de couleurs.
Outre l’esthétique des costumes fortement apprécié par les « spectateurs », le rituel prend de nos jours la forme d’un spectacle théâtral, voire d’une « feria ». . Un orchestre de tambourinaires prend place à une extrémité de l’aire dégagée pour la performance des .les deux autres cotés sont occupés par des chaises destinées aux curieux, voisins, villageois ou touristes( ?).
Le quatrième côté enfin de l’aire dégagée pour la performance des masques reste relativement ouvert : c’est par là que les revenants arriveront progressivement depuis la concession lignagère, et c’est là que se regroupent
les adolescents déjà initiés et les jeunes hommes qui interagissent de façon très animée et très spectaculaire avec les egun au cours de leur sortie. Les jeunes gens en effet provoquent les masques et les incitent à les poursuivre en les apostrophant ou en s’approchant d’eux plus qu’ils ne devraient, et les egun en retour ne se font pas prier pour les charger régulièrement : s’engage alors un jeu d’esquive et de poursuite qui est au cœur de la performance de certains masques et qui n’est pas sans évoquer une feria .
Spectacle fascinant donc, surtout pour nous qui ne le saisissons qu’au travers d’albums photos, d’ailleurs magnifiques, comme la danse des eguns un rituel en terre vaudou, d’hélène et j.j ducos(ed.kubik).est-ce à dire que la beauté des photos serait suffisante pour nous permettre de comprendre un univers aussi complexe que l’univers vaudou.la dénonciation horrifiée des mystères voudou du temps des missionnaires ferait place désormais à un enchantement esthétique, conformément à une problématique de l’altérité déjà rencontrés dans les arts premiers. Dépassons nous ainsi l’ethnocentrisme ou substituons nous implicitement , à un rejet affirmé ,un autre ethnocentrisme plus subtil, fait d’esthétisme et de nostalgie exotique ?
« Sentiment esthétique par excellence écrivait marc auge: ce qui se conçoit mal se perçoit aisément. Moins qu'un langage, geste figé, immobilisé, sans voix, le masque et la statue comme objets isolés n'ont sans doute, pour le spectateur individuel, aucun sens. Mais ils lui permettent de contempler — forme extrême du silence et du non-dialogue — la traduction esthétique d'un message qui ne lui est pas adressé et dont il ne comprend pas la langue, troublé parfois par l'élégance d'une forme qu'il croit percevoir comme l'analogue d'un sens. Génie du paganisme
Quel est le sens « le génie du paganisme » ? si l’on suit l’invitation de l’auteur, et qu’on examine loin de tout esthétisme ou nostalgie de l’archaïque ,une anthropologie plus actuelle que nous aurions eu tendance à le penser de prime abord, une anthropologie qui refuse d’opposer catégoriquement l’ordre au désordre, la nature à la société l’inorganique à l’organique. On pourrait y ajouter la forme à l’informe , la beauté à l’efficace ou encore le théâtre à la vie.
En Afrique, le sens de l'art, (dont il n’est pas question de nier l’existence) sa finalité n'est pas de représenter l'univers des dieux ni de faire allusion au pouvoir des prêtres - pas plus qu'à celui des chefs temporels. Son rôle est d'assurer la sécurité de la vie de façon immédiate. Une telle exigence suppose que l'art soit efficace dans son essence même: il faut qu'il recèle une parcelle de cette force dont l'univers est imprégné. C'est pourquoi il ne suffit pas de dire qu'une statue donnée représente tel ou tel être surnaturel, comme une sculpture médiévale représente tel ou tel saint. L'efficacité ne saurait dépendre des traits distinctifs qui identifient l'être représenté, ni d'ailleurs des caractérisations générales indiquant l'autorité, la dignité ou la noblesse qu'on voit dans de nombreuses statues. Elle résulte plutôt de la présence, plus ou moins concrètement perçue, de ces forces que l'on attribue aux sculptures. Il en va de même pour les masques et pour ceux qui les portent: eux non plus ne sont pas la simple représentation de tel ou tel être; ils " sont " cet être. Au moment de la danse, ils le personnifient réellement ou, du moins, ils recueillent un peu de son essence: la vitalité qui les anime alors est différente de celle de l'homme caché sous le masque. En conséquence, cet art se situe toujours dans un champ de tension compris entre représentation et " incarnation ". S'il est difficile de tracer nettement la frontière entre l'une et l'autre, il est tout aussi impossible de la franchir en privilégiant l'une au détriment de l'autre.
Ainsi le rituel egugun est il ambigu de nature et donc imperméable à notre logique dualiste(réalité/illusion, théâtre/ vie, art ou religion).
L’intervention, dans le culte initiatique aux ancêtres ,de costumes (les masques) et de techniques du corps (la danse souvent virtuose )exerce ainsi, sans aucun doute une séduction esthétique qui constitue une partie de la valeur et du prestige lié au rituel. par la divination ce sont les revenants eux-mêmes qui dictent la cérémonie ou font connaître leur contentement esthétique. De même les « spectateurs » expriment leur ravissement et « applaudissent » la danse. mais ces propriétés formelles les plus apparentes n’en constituent pas à elles seules l’efficacité ni n’expliquent l’attitude des participants. les défunts ne peuvent par exemple « revenir » sans l’action des initiés. ce sont surtout des actions secrètes ,(interdites aux femmes et au « public ») et menées à l’autel (libations, sacrifices consultations) avant la sortie des masques, qui comportent une efficacité. la magnificence des dépenses et la richesse des costumes est certes marque de prestige social ; elle ne peut expliquer à elle seule pourtant le contentement d’un fils qui par le rituel a amélioré le statut de son père défunt (degré de l’ancestralisation) voire lui a permis d’accéder au statut définitf d’ancêtres. Enfin dernière épreuve pour notre logique dualiste, les villageois ,à la fois, »croient au revenants »(il n’ont pas de doute que l’egun est bien présent dans le masque) et ne croient pas(ils connaissent souvent l’identité du porteur).
Ceci explique peutêtre (et ce dont témoignent les photos ) l’absence de « religiosité » ou de solennité comme celles qui accompagnent nos cultes religieux et leurs lieux, églises, musées ou galeries d’art.
« Pour les Africains comme pour les Grecs, il n'y a qu'un seul monde qui est à la fois celui des hommes et des dieux. Le ciel et la terre, dans leur évidence massive, sont « symboles » l'un de l'autre au sens étymologique du terme : ils sont moins des signes que des compléments imbriqués l'un dans l'autre sur le modèle d'une calebasse fermée. C'est ainsi aussi qu'on pourrait interpréter la fréquence des figures de Janus en Afrique: elles attestent de l'agencement contrasté que constitue la figure du Monde. Comme dans le paganisme antique où les dieux se définissent par la complémentarité de leurs oppositions, l'ambiguïté de leur qualité et la plasticité de leur identité (métamorphose), ces sculptures bicéphales sont le symbole de l'ambivalence universelle représentant à la fois le mal et le bien, la guerre et la paix, la nuit et le jour, le masculin et le féminin. Cette dualité, le christianisme s'est ingénié à la cliver et lorsque les
prêtres catholiques ont cherché un équivalent chrétien du dieu Yoruba païen Eshuy par exemple, orisha imprévisible et sensuel, médiateur entre les contraires, ils n'ont pu le faire qu'en l'amputant de sa riche ambivalence et en l'identifiant au diable.
C'est toujours entre terre et ciel, que maçons, potiers, forgerons, sculpteurs, façonnent leurs œuvres. Celles-ci, dans leur forme et dans leur présence, sont autant de figures de l'immanence, autant de capteurs de sens ou de condensateurs d'intensité à chaque fois à la mesure du monde. Ici, comme chez les anciens, s'efface donc l'opposition entre le fonctionnel et le formel; l’antithèse fondatrice de l'esthétique entre art autarcique et technique téléologique n'a tout simplement aucune importance.
Francois warin la passion de l’origine ellipses
« Ecoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Ecoute dans le Vent Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des ancêtres.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’ombre qui s’épaissit.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans l’Arbre qui frémit,
Ils sont dans le Bois qui gémit,
Ils sont dans l’Eau qui coule,
Ils sont dans l’Eau qui dort,
Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule :
Les Morts ne sont pas morts.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans le Sein de la Femme,
Ils sont dans l’Enfant qui vagit
Et dans le Tison qui s’enflamme.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans le Feu qui s’éteint,
Ils sont dans les Herbes qui pleurent,
Ils sont dans le Rocher qui geint,
Ils sont dans la Forêt, ils sont dans la Demeure,
Les Morts ne sont pas morts.
Il redit chaque jour le Pacte,
Le grand Pacte qui lie,
Qui lie à la Loi notre Sort,
Aux Actes des Souffles plus forts
Le Sort de nos Morts qui ne sont pas morts,
Le lourd Pacte qui nous lie à la Vie.
La lourde Loi qui nous lie aux Actes
Des Souffles qui se meurent
Dans le lit et sur les rives du Fleuve,
Des Souffles qui se meuvent
Dans le Rocher qui geint et dans l’Herbe qui pleure.
Des Souffles qui demeurent
Dans l’Ombre qui s’éclaire et s’épaissit,
Dans l’Arbre qui frémit, dans le Bois qui gémit
Et dans l’Eau qui coule et dans l’Eau qui dort,
Des Souffles plus forts qui ont pris
Le Souffle des Morts qui ne sont pas morts,
Des Morts qui ne sont pas partis,
Des Morts qui ne sont plus sous la Terre
Birigo diop .souffles. dans leurres et lueurs .presence africaine
Vous pouvez écouter le poème en cliquant sur le lien dans videos ET AUSSI VOIR QUELQUES VIDEOS DES DANSES
Cette fois ça y est la voilà enfin la première bonne nouvelle concernant Ferney, le cabinet hisse les voiles et
Le BATEAU LIBRE, LE BLOG DE FRÉDÉRIC FERNEY,
quitte le port direction "les océans du web"...
http://fredericferney.typepad.fr/
Allez faire un tour le pont et laissez un mot au capitaine pour lui souhaiter des beaux voyages...
Avec mes amitiés voyageuses, justement.
Eric Poindron
Le cabinet d'Eric Poindron
http://blog.france3.fr/cabinet-de-curiosites
P.S. N'hésitez pas à reprendre l'information sur votre blog et à la partager avec vos amis et lecteurs.
P.P.S. D'autres bonnes nouvelles sont à venir à la rentrée.
Rédigé par : Eric Poindron | mardi 23 déc 2008 à 12h40
salut a toutes moi
Rédigé par : oppra | dimanche 05 fév 2012 à 14h12