Outre la dispersion en hameaux et lebo/rewe, les espagnols avaient souligné l'importance de la guerre, chez les indiens qui leur résistaient. Celle-ci fonctionnait comme instance structurante et dynamique, marquant les appartenance et différences. Les indiens pratiquaient essentiellement le MALON (razzias) : commandée par un chef de guerre, LE TOQUI, apparaissait soudain une masse de guerriers, (née de l'alliance de plusieurs groupes) attaquant en blocs successifs, s'agençant en escadrons serrés et se dispersant une fois l'expédition terminée. Le Malon était au départ un droit de vengeance familial, une sorte de vendetta, à l'encontre d'un préjudice subi.. Il finit par en exister deux sortes : l'un traditionnel consistant dans le pillage de biens, reposant sur la vengeance et l'autre plus politique autour de caciques et toqui importants. L'utilisation du Malon par les Mapuche, comme acte de réparation d'un préjudice subi, va ainsi déterminer leur action guerrière, qui sera tout au long de leur histoire ; une guerre d'abord contre l'invasion de l'armée de l'Inca, ensuite contre les Espagnols et contre les Argentins et les Chiliens qui envahissaient aussi leur territoire. De leur point de vue, ils avaient tout à fait le droit d'infliger des malones à leurs ennemis, qui y voyaient au contraire des exactions permanentes contre les colons et les territoires.
Outre le droit de vengeance, la guerre entrainait des fonctions particulières à fondements religieux. Il existait un pouvoir militaire dont jouissait le toqui ou gentoqui. Ce dernier, dont le pouvoir était hérité ou désigné par mérite , se nommait ainsi parce qu'il possédait une hache de guerre en pierre noire (toquicura). Cette hache, était censée avoir servi à quelque acte fameux comme la mort d'un Espagnol de renom, gouverneur ou chef de l'armée ennemie. Mais si le toquicura apparaissait comme le symbole du statut et le signe du pouvoir, c'est aussi parce qu'il était doté d'une force, un pouvoir vital qui se devait d'être entretenu, régénéré ; son principal aliment, était le sang. Mais le toqui de part de sa hache, n'était pas censé avoir uniquement des qualités de vaillance. Il devait y joindre une intelligence prudente.
« Toqui signifie comme nous le savons hache. Mais ce qui est plus intéressant ce sont les mots ayant pour radical le vocable toqui. On trouve en effet chez Valdivia les termes : « Toquihue : instrument de mesure, auner [compas y vara de rnedir] ; Toquilin : commander; Toquitu : avec mesure et tasa ; Toquitu putun : boire modérément ; Toquituin : manger modérément. »182 L'idée générale qui se détache de cet ensemble de termes formés à partir du radical toqui, est celle de mesure dans le double sens d'action d'évaluer et de faire preuve de modération, de retenue dans l'action, le comportement, le jugement. Ainsi, la hache de pierre n'est pas uniquement un artefact lithique se transmettant de génération en génération et fournissant la preuve de la qualité guerrière de l'individu qui en est le dépositaire temporaire. Elle est aussi le signe que cette personne agit avec modération, en mesurant les conséquences de ses actes. Elle constitue la preuve que cette personnç possède les qualités propres à un organisateur digne de ce nom. » », Guillaume Boccara.op.cité.
LAUTARO, TOQUI LEGENDAIRE DES MAPUCHE
Le chamanisme jouait aussi un rôle important dans la guerre. L'intervention du chamane machi était requise lors des préparatifs de l'expédition. On lui demandait de se prononcer sur les chances de succès de l'entreprise, ainsi que de réaliser un certain nombre de rituels dont l'efficacité symbolique était au cœur de la préparation guerrière. Son intervention ne se limitait pas au moment précédent la bataille. En effet, les sources font état de l'intense activité déployée par ceux que les espagnols nommaient « prêtres du démon » au sein de leur groupe lorsque les troupes se trouvent sur le lieu même du combat. Le chamane apparaît comme le seul individu qualifié pour informer les membres de la communauté sur l'issue de la bataille, et ce dès avant le retour des combattants. C'est dans la mesure où il était capable de « voir » et de « savoir » ce qui se passait en d'autres lieux que le machi exerçait un « pouvoir » considérable. Il était est aussi celui qui, se faisant le porte-parole de la communauté, demandait des comptes au toqui pour les soldats morts au combat.
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« Si l'activité du machi se révèle fondamentale en période de guerre, c'est parce que celui-ci agit à un double niveau. Tout d'abord, il est expert en l'art d'interpréter les songes (peuma). Par ailleurs, il est capable d'entrer en contact avec le monde des esprits et produit par ses actes une efficacité symbolique sans laquelle toute entreprise guerrière serait vouée à l'échec. Il est intéressant de noter que tout dans la praxis chamanique rappelle celle du guerrier.
Nous remarquions précédemment que les Reche conçoivent la mort comme le résultat d'une agression. De sorte que l'activité médicale du chamane doit être pensée dans le même temps comme un acte de vengeance. L'agression magique dont est victime un membre de la communauté doit être vengée. La flèche invisible qui a pénétré le corps de la victime est le produit d'une agression que le chamane a pour rôle de retourner contre son émetteur en le désignant nommément aux membres de son groupe. Ce qu'écrit Jean-Pierre Chaumeil au sujet du rôle du chamane et du conflit chez. les Yagua est en ce sens tout à fait transposable au cas reche :
« Toujours liés à l'action du chamane, les conflits sont pensés et réalisés dans un contexte d'agression et de vengeance. La conception selon laquelle tout malheur humain est la conséquence 'd'agressions magiques, dont l'unique remède est la vengeance, domine de façon quasi permanente la vie des Yagua. Ces derniers se trouvent sous la menace d'une vengeance "verticale" que font peser les âmes des morts sur les vivants : il faut venger ses morts pour éviter une revanche de leurs âmes. Tout comme l'agression, la vengeance est inscrite dans l'être social yagua dont elle assure en partie l'équilibre. », Guillaume Boccara.op.cité.
Il est d'autres composantes sociales qu'introduisait la guerre.
D'abord la constitution d'un territoire identitaire qui se superposait aux lobos mais de manière temporaire : l'ayllarewe (qu'on a traduit parfois par tribu). Il s'agit en fait de la plus grande unité mobilisable mais qui n'existait qu'en temps de guerre contre un groupe perçu comme autre ou étranger (ce qui excluait la vengeance ou la razzia)
Moi, Antoine de Tounens, "roi de Patagonie ":épisode étrange à l'époque de Napoléon III ,où un roi Français autoproclamé, réussit à rallier un moment autour de lui les tribus indiennes. Il échoua à plusieurs reprises mais ses descendants et la "cour" existent toujours quelque part chez nous.
Ensuite une division de la société impliquant les guerriers et les travailleurs . Le grand guerrier était celui qui non seulement jouissait d'un important prestige personnel dans ce monde ci, mais qui faisait aussi partie de ce groupe de personnes dont les âmes nobles continueront le combat dans le monde-autre et que les hommes d'ici -bas évoqueront régulièrement. Cette poursuite du prestige guerrier était ainsi la motivation d'un groupe social qui recherchait la guerre.
L'éducation des jeunes à l'instar de celle des Spartiates, était « un entraînement prématuré à la vie de l'adulte et du soldat, toute tournée vers la production d'individualités guerrières, endurantes et capables de maîtriser brillamment l'usage de la parole : ceci se marquait dans les jeux indiens
Les Espagnols ont régulièrement fait mention du lien existant entre le palin ou chuecha (où des équipes s'affrontaient avec des crosses recourbées faisant penser à notre moderne hockey) et la guerre. Tout d'abord, ce jeu est décrit comme extrêmement violent et demandait au joueur de mobiliser toutes les qualités propres à un bon guerrier : agilité, force et résistance. Ensuite on a noté que le Palin n'était pas qu'un « simple jeu: les rituels et enjeux qui y étaient attachés renvoyaient à une lutte sérieuse entre les unités sociales en compétition.
Les Indiens ont résisté aux nombreuses « campagnes de pacification » menées par les métis. S'ils sont « tombés » plus facilement, plus tard face au Chili et à l'Argentine, c'est en partie parce que la société était certainement très différente de celle qu'avaient connue les Espagnols à leur arrivée en 1536. Ce que Guillaume Boccara traduit, on l'a dit, par le fait que les Reche étaient devenus Mapuche. La guerre, mais aussi les échanges commerciaux avaient modifié l'économie, l'organisation sociale et politique, et ses coutumes. Au XVIe siècle, la société mapuche était semi-nomade et préagraire, sans commerce à grande échelle. Celle du début du XIXe siècle possédait une économie mercantile très développée, avec une activité agricole également bien développée en certaines régions du côté chilien. Les voyageurs de l'époque insistent sur la richesse de l'agriculture et de l'élevage des animaux
Changements dans la hiérarchie traditionnelle. Les trois siècles de confrontations avec l'envahisseur espagnol ne furent pas sans conséquences. D'abord en ce qui concerne leur organisation, en particulier le caractère transitoire du pouvoir, en temps de guerre comme en temps de paix .
Dans les anciens temps, les toquis étaient choisis selon un objectif bien précis : diriger les guerriers du clan dans une bataille, mais une fois celle-ci effectuée, ils perdaient leur pouvoir. Comme les conflits entre clans ne duraient pas longtemps, l'« emploi » de toqui avait une durée limitée. Mais cela allait changer avec la guerre contre les Espagnols : les confrontations, en se prolongeant, obligèrent pratiquement la fonction de à se pérenniser, parce qu'ils allaient vivre en permanence soit dans un état de guerre, soit dans un état qui pouvait basculer à n'importe quel moment dans une confrontation. Mais un autre facteur allait intervenir pour pousser davantage le toqui dans la perpétuation du pouvoir et adopter les caractéristiques d'un ulmen, un homme riche : il fallait en outre participer aux échanges commerciaux entre Mapuche et Winkas(blancs qui commencèrent à se développer à partir du XVII siècle , un commerce dirigé et contrôlé par les chefs de clan qui, s'enrichissant, n'étaient pas prêts à partager ces richesses. Cette concentration du pouvoir politique et économique amena une autre transformation dans les mœurs mapuche : le caractère héréditaire du pouvoir.
C'est à cette époque que naquit le terme de cacique, introduit par les Espagnols qui l'auraient pris aux indigènes d'Haïti. Auparavant les hommes de pouvoirs étaient multiples : ulmen, machi guerriers, toqui. Mais à partir du XVIIIe siècle, et surtout au début du XIXe cela s'avéra plus difficile. Comme le pouvoir tend à se pérenniser, ces responsabilités tendent à s'unifier chers certains Ils seront par ailleurs les hommes les plus riches de la communauté.
« La dynamique guerrière (centrifuge) dans laquelle les Grand, hommes allaient puiser prestige et pouvoir est substituée par une logique économico-politique qui contraint le ulmen à accumuler des richesses et à parlementer avec les Wincas afin de conquérir ou de maintenir une position privilégiée dans le champ politique intégrée que forme désormais l'Araucanie, la weichan tend à disparaître et c'est ailleurs que dans la lutte que le ulmen doit chercher les sources de la légitimité nécessaire à l'exercice de son pouvoir Le ulmen mapuche est celui qui concentre (et redistribue asymétriquement) d'importantes quantités de biens (bétail, chicha, ponchos). Il dispose, pour ce faire, de nombreux cona-maloqueros qui effectuent des razzias en différents points des frontières chiliennes et transandines. Il peut aussi compter sur l'active collaboration de ses nombreuses femmes productrices de chicha et surtout de ponchos. S'il existe encore réciprocité entre les membres des diverses unités sociales, on observe que la concentration du pouvoir et l'accroissement des richesses tendent à déterminer, dans la vie économique, mi nouveau mouvement de redistribution. » Guillaume Boccara.op.cité.
Le processus de restructuration politique s'accompagna par ailleurs d'un changement dans les mécanismes de la définition identitaire. Les structures politiques embrassant de façon permanente la totalité de l'espace indigène, on assista à l'émergence d'une conscience politique et ethnique macro-régionale. La gestion locale des identités au niveau du rewe est déplacée au profit de différenciations plus larges. l'opposition forte Mapuche/Winca (blancs )se forme durablement. Les seuils se déplacent et « les lignes de plus grand partage, celles qui définissent le plus intensément le sentiment d'identité et ethnique, se situent désormais au niveau de l'ayllarewe, et de l'opposition globale au Wincas.
« Cette unification du sentiment identitaire est perceptible à travers l'emploi, dans différents documents de la seconde moitié du XVIIIe siècle, de l'expression « gente de la tierra » pour désigner l'ensemble des habitants de l'Araucanie. Mais c'est surtout l'apparition, à cette même époque, du vocable mapuche qui confirme l'existence de variations concomitantes dans les structures économiques et politiques objectives et dans l'ordre subjectif de la perception de soi. Le processus de restructuration s'accompagne de la genèse d'un nouveau sentiment identitaire ou d'appartenance. Et il n'est plus impropre d'employer le terme de Mapuche pour qualifier les populations vivant en Araucanie en cette fin du XVIIIe siècle.
L'émergence de l'identité mapuche se manifeste clairement à travers la présence, dans le dictionnaire du jésuite Febres (1765), d'un certain nombre de vocables renvoyant explicitement à l'existence de ce peuple comme ethnie. En plus d'être associé à l'idée de patrie et de culture, le ternie mapu s'applique à la langue des habitants de la terre : les Mapuche ne parlent plus seulement comme on le disait jusqu'alors, le mais le mapudungun .Les Indiens d'un autre territoire sont les « ca-mapuche » (de ça autre , « gente de la tierra ») : « Mapu : la terre ou leur patrie. . Murumapu : terre des autres nations. Mapun : se naturaliser, aller vivre dans une autre terre…. Les Indiens se perçoivent globalement comme des Mapuche et la ligne de partage identitaire la p jntense semble désormais passer entre eux et les Huinca. Une entité ethnie nouvelle est née. Les Reche sont devenus des Mapuche. » Guillaume Boccara.op.cité.
La naissance des républiques chilienne et argentine allait radicalement changer le jeu des forces en présence et surtout aboutir, après un regain de violence qui rappelle les premiers temps de la conquête, à un nouveau bouleversement. La jeune ethnie mapuche, encore bien trop fragile, était définitivement réduite par les armes dans les dernières décennies du XIXe siècle, son élan transformateur brisé. Étape à plus d'un égard dramatique de l'histoire indienne. Car en plus de devenir une minorité ethnique en proie à une oppression combinée (économique et culturelle) et de voir leurs territoires intégrés aux États vainqueurs et colonisés par de nouveaux Wincas , les groupes mapuches semblent alors subir le contrecoup de cet ultime grand malheur au plus profond de leur être. Cette société en plein remuement fut comme désormais paralysée. Les Mapuche furent sédentarisés et devinrent des agriculteurs. Les caciques orgueilleux n'exerçant, face au pouvoir d'État et aux nouveaux intermédiaires, que peu de pouvoir. Une fois fixés, territorialement et identitairement, comme une minorité dans la nation chilienne, et défaits militairement, le ressort social et psychologique des antiques guerriers, cavaliers et commerçants semblait rompu.
L'heure de la reconquête sonna pourtant au début des années 1990, au cri de « MARICHIWEU ! » (Dix fois nous vaincrons !)
Depuis une dizaine d'année, des organisations mapuches revendiquent des droits politiques et territoriaux, selon plusieurs stratégies mais toujours par voie pacifique. La réponse du pouvoir politique, sous la pression du modèle économique néolibéral, reste toujours ,quelque que soit le gouvernement , une criminalisation de leurs revendications : 400 personnes ont été poursuivies par la justice, une dizaine de dirigeants sont en prison, condamnés à de lourdes peines, nombreux sont les clandestins .La tragédie mapuche a été dénoncée dans des rapports de la FIHD (juin 2004), d'Amnesty International, de Human Rights mais reste occultée par la presse nationale et méconnue de la presse internationale.
« La réalité que nous venons de retracer brièvement a conduit notre peuple à reprendre en force le processus de résistance dans le milieu des années 90. C'est dans ce contexte que surgit la Coordination de Communautés en Conflit Arauco-Malleco (CAM), organisation territoriale mapuche qui, à ses débuts, proposait de recomposer le Butalmapu historique dans la zone en question. Avec la CAM, ,nous allons connaître une expression plus avancée de la lutte mapuche. En effet, la CAM propose résolument la reconstruction du Peuple-Nation Mapuche et, ce qui constituerait un saut qualitatif plus important, la définition d'un grand processus de libération nationale mapuche, sujets qui mettent bien sûr en alerte le système de capital créole et transnational. Il s'agit du développement stratégique et de la pratique politique en découlant, passant par l'incitation au contrôle territorial mapuche dans les zones de conflit, principalement via un processus de récupération des terres à caractère productif et la défense de ce territoire..
Il paraît clair que le fait pour les communautés de ne pas lutter ni résister à ce système signifierait pour nombre d'entre-elles leur extinction pure et simple. La résistance mapuche doit être comprise de manière large, intégrale. La masse mapuche y participe majoritairement. Ses objectifs centraux sont la défense de la culture et la possibilité de formes de vie plus dignes au sein des communautés. D'autre part, la reconstruction du Peuple-Nation Mapuche, au départ d'un projet de réarticulation des communautés et du développement, pas à pas, d'un contrôle territorial et politique mapuche qui permette de repositionner avec force tous les aspects qui nous sont propres en tant que Mapuche. »
EXTRAIT D'UNE LETTRE D'HECTOR LLAITUL CARRILLANCA CONDAMNE A 25 ANS DE PRISON EN VERTU DE LA LOI ANTITERRORISTE.
Pour finir un court conte Mapuche :
« II était une fois, un Indien Mapuche qui coupait du bois dans la forêt. Au bout d'une longue journée de dur labeur, il s'allongea sur un tapis de feuilles et s'endormit.
Deux jeunes gens aux visages identiques lui apparurent en songe. Ils étaient collés l'un à l'autre par la hanche. Chacun des jeunes gens tirait de son côté. Le premier voulait aller à droite, le second à gauche, mais ils demeuraient sur place car ils étaient aussi forts l'un que l'autre. Les jeunes gens s'adressèrent à l'Indien.
- Ah ! Comme nous sommes malheureux ! Nous sommes frères jumeaux, mais nous nous détestons depuis toujours. Or, à force de nous disputer, nous sommes restés collés l'un à l'autre. Pas moyen de nous séparer ! se plaignirent-ils.
Le Mapuche, stupéfait, les observait les yeux écarquillés.
Les jumeaux se transformèrent en couleuvre à deux têtes, et, une nouvelle fois, ils se démenèrent comme de beaux diables. Le premier tirait à droite et le second à gauche, mais ils ne parvenaient pas à se détacher l'un de l'autre.
Le Mapuche se divertissait beaucoup. Au bout d'un moment, il eut une idée. Il saisit sa hache et trancha le corps de la couleuvre en deux moitiés égales. Apparurent alors, deux reptiles parfaitement recomposés, et tout à fait libres de leurs mouvements. Chacun d'eux s'éloigna de son côté. Mais, avant de disparaître, ils remercièrent le Mapuche.
- Ami Mapuche, tu nous as libérés ! Pour te récompenser, je t'offre le don de guérir les malades ! s'écria le premier.
- Nous connaissons tous les remèdes, expliqua le second. Dès demain, annonce que tu es devin. De nombreux patients viendront te consulter. Tu n'auras qu'à t'allonger et à fermer les yeux. Nous t'apparaîtrons en songe et nous te divulguerons la recette des potions à préparer.
L'Indien se réveilla et rentra au village avec son bois. Le lendemain matin, il annonça qu'il était devin et qu'il soignait tous les maux, y compris les plus rares. De nombreux malades vinrent le trouver et, chaque fois, après une courte sieste, il confectionnait une potion qui les guérissait.
Conte Tiré Du Folklore Araucano.Thomas Guevara.Ed.Cervantes Santiago traduit Par Monique Sterin
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